Culture de la Reine des fleurs

LES ROSIERS, LES ROSES DE BELLEGARDE, L'HISTOIRE ...

D'abord pourquoi Bellegarde les Roses, pourquoi ce titre prestigieux de cité des roses dont les médias et tout à chacun parent si agréablement notre ville. Et bien tout simplement parce que chaque année s'envolent de Bellegarde des milliers de rosiers nés de notre sol, qui au travers de l'exagone et au delà embaument d'autre cieux du parfum de notre terre.

Soyons modestes cependant, et associons les communes voisines ou se sont écartées les cultures Quiers, Nesploy, Ladon, Beauchamps, Montliard... Bellegarde demeurant le point de départ et restant le siège ou la capitale si j'ose dire de ce petit univers horticole.

Aujourd'hui, les chiffres parlent :

- 11 exploitations familiales productrices

- 80 à 100 personnes occupées à temps complet sur ces exploitations

- des milliers de végétaux de toutes sortes en élevage

- 150 Ha de pépinières dont 50 Ha de rosiers

- 300 variétés de roses allant des plus anciennes aux dernières créations

- 1 500 000 rosiers en culture.

Bellegarde 1er centre de France de production de rosiers tiges.

A Bellegarde, donc on vit dans la rose si j'ose dire et ces chiffres apportent à l'économie locale un intérêt non négligeable.

Placée sur la RN 60 et sur la route des Châteaux de la Loire, la ville riche de son passé historique se doit de se tourner vers l'avenir. Depuis plus de 20 ans les municipalités qui se succèdent encouragent un fleurissement qui rappelle nos productions et Monsieur PLISSON Ancien Maire de Bellegarde, incite chaque saison à toujours plus de fleurs (création cette année d'une seconde roseraie). La population participe à cet élan, chacun aimant à garnir jardinières, balcons, ou jardins. C'est un attrait pour son tourisme et un atout pour son commerce.

Revenons à nos pépinières et faisons en l'historique.

Bellegarde se situe dans une région bocageuse entre Gâtinais et Forêt d'Orléans, ou alternent champs, haies, boqueteaux. Dans cet univers varié et boisé pullulent en toute liberté les églantiers des bois, autrement dit, rosiers sauvages. Travaillés et greffés ceux-ci deviennent des rosiers tiges.

Hors à la fin du siècle dernier, quelques ouvriers agricoles ou bûcherons arrachaient en hiver ces églantiers qu'ils revendaient aux grosses pépinières d'Orléans établies là-bas depuis toujours, à charge pour celles-ci d'en faire des rosiers.

L'esprit de recherche animait déjà ces gens et l'un deux eut l'idée de bricoler ces églantiers en les replantant lui même et en les greffant. Il s'agissait d'un certain Lucien PILTE, grand-père et arrière grand père des familles PILTE actuelles. C'est à ce Monsieur, que nous devons le départ de notre spécialité et peut-être que sans son initiative, les rosiers de Bellegarde n'existeraient pas.

Après bien de la peine (le travail ne se faisait à l'époque qu'à la main) après bien des déboires (il fallait apprendre à ses dépens), aller à la recherche de clients qui ne couraient pas les rues, ses efforts furent récompensés et petit à petit, à force de persévérance et d'intelligence un résultat non négligeable s'installait. La culture du rosier était née à Bellegarde. Ensuite ses enfants l'aidèrent dans sa tâche, des ouvriers qu'il forma s'installèrent, quelques autres l'imitèrent, chacun cultivant pour lui-même quelques centaines ou quelques milliers d'églantiers sur quelques ares, rendant à un revendeur orléanais ou parisien qui le voyait venir le produit de son labeur. Il ne s'agissait que de rosiers tiges, ceux ci trouvant place à l'époque dans les châteaux et les jardins à la française. A Bellegarde, l'apparition du rosier nain ou buisson ne se manifeste que dans les années 30. Son essor date de l'après guerre. Vers 1950, la demande se faisant sentir et la qualité reconnaître, une jeune génération de rosiéristes arrivant sur les rangs, la mécanisation des entreprises aidant la production s'intensifie et se multiplie rapidement par 10.

La proximité de Paris, l'accroissement des résidences principales et secondaires, l'embellissement des villages et des villes font que d'autres besoins se dessinent. Parallèlement donc à cette activité de rosiéristes s'en développe une autre ayant trait à la pépinière générale, ornementale et fruitière comprenant tous les végétaux de plein air pouvant s'adapter sous nos climats.

Ici nouveaux tâtonnements, mais nouveaux espoirs, nouveaux horizons.

Puis la profession s'organise déjà réunie au sein du groupement des rosiéristes elle crée diverses activités. C'est l'époque en or du Bal des Roses qui pendant 20 ans animera en septembre une nuit merveilleuse avec les plus grands orchestres. Des expositions se font, à Bellegarde, à Montargis et à Orléans, des visites d'études aussi. Le groupement se soude à l'U.H.O. (Union Horticole Orléanaise) et au C.D.H.R.O. (Comité de Développement Horticole Région Orléanaise). Une branche d'apprentissage horticole s'installe à l'école d'agriculture de Bellegarde sur une idée de Monsieur Souzzy de Lyon, président de la société française des roses. Bellegarde est reconnue 1er village de Roses de France. En collaboration avec la municipalité plusieurs milliers de rosiers sont plantés à cet effet aux abords de la ville. Le sacre a lieu en grandes pompes en 1972. A cette occasion, on y baptise le fameux rosier polyantha "PRESTIGE DE BELLEGARDE" issu des expérimentations de Monsieur EVE de Pithiviers : La marraine est Marie Dubois.

Que reste-il aujourd'hui de tout cela, des souvenirs bien sur, et des exploitations motivées animées de jeunes éléments (plus de la moitié des membres du groupement ont entre 20 et 35 ans) mais des exploitations où il faut travailler dur où il faut être partout et où l'avenir paraît incertain.

Que faire donc dans ces conditions ?

Les rosiéristes-pépiniéristes de Bellegarde doivent à toutes fins se démarquer, faire connaître leurs produits, en faire ressortir la qualité et en obtenir une juste rémunération. Ils possèdent de solides atouts, expérience presque séculaire, jeunesse dynamique déjà rodée, suivi et sérieux d'entreprises familiales responsables, production importante et diversifiée, terroir exceptionnel permettant une adaptation parfaite en toutes régions. Une politique hardie est entreprise, transformation du groupement en CUMA d'achat et de revente, moyens de diffusions spécifiques à Bellegarde, publicité accentuée, manifestations nouvelles...